Les actions ordinaires, c’est quoi?

Les actions ordinaires, c’est quoi?
Après avoir déjà résumé une belle quantité de livres, je souhaiterais aussi écrire des articles qui se focalisent un peu plus sur les bases de la bourse, des investissements financiers et du trading. Pour reprendre des éléments basiques, voici un article sur les actions ordinaires. Ne vous inquiétez pas, ça ne veut pas dire que je veux arrêter les résumés. D’ailleurs le prochain est prêt et sera bientôt publié en tant qu’article invité sur le Blog des Daubasses.

Les actions ordinaires, c’est quoi?

Avant d’expliquer ce qu’est une action ordinaire, il faut d’abord comprendre qu’il existe en gros deux types d’entreprises:

  • Les entreprises à responsabilité illimitée: comme une entreprise individuelle qui est dirigée par une personne individuelle dont la responsabilité est illimitée vis-à-vis de ses créanciers.
  • Les entreprises à responsabilité limitée: comme une SARL (société à responsabilité limitée) ou une SA (société anonyme) qui est dirigée par une personne morale (une société) qui appartient à des actionnaires.

La grande majorité des actions émises par les entreprises sont des actions ordinaires. Quand on achète une de ces actions, en fait on achète un ensemble de droits légaux et financiers. Les actions sont appelées “shares” en anglais britannique et “stocks” en anglais américain. Ces droits ont des avantages et des inconvénients, en voici un rapide aperçu…

Inconvénients des actions ordinaires

Un exemple de droit qui n’est pas acquis en revanche est par exemple d’obtenir une garantie de récupérer le capital qu’on donne en échange de cette action ordinaire. Les gérants de la société n’ont donc aucune obligation de nous verser de dividendes (des bénéfices qui nous sont reversés) ou bien de nous rendre le capital investi. Ces managers peuvent s’engager à faire de leur mieux pour utiliser ses ressources le plus efficacement possible, mais ils ne peuvent être contraints et forcés de rendre cet argent.

Il faut bien comprendre que cette approche est totalement différente de celle où l’entreprise contracte un prêt auprès d’un établissement bancaire. Dans ce cas précis, l’entreprise s’engage à payer des intérêts régulièrement et à rembourser la totalité du capital emprunté avant la fin du prêt. On verra dans un autre article que le fonctionnement des obligations s’assimile à un prêt bancaire.

Avec ces contraintes à l’esprit, on peut se demander si le jeu vaut vraiment la chandelle en achetant des actions ordinaires. Les actionnaires donnent de l’argent, ils ne peuvent pas le récupérer (sauf en revendant ces titres à un autre actionnaire) et l’entreprise n’a aucune obligation de payer quoi que ce soit.

La situation peut même s’aggraver en cas de dépôt de bilan par exemple. Dans ce cas, les actifs vont être vendus et les actionnaires sont autorisés à toucher une partie de l’argent généré par les ventes. Mais… et il y a un “mais”. Les actionnaires seront les derniers à se servir! Tous les autres partis intéressés pourront se servir avant les actionnaires. Par exemple, si des impôts sont dus, alors le centre des impôts se servira en premier. Ensuite, c’est au tour des prêteurs et fournisseurs de se servir si l’entreprise leur doit de l’argent. Puis, si l’entreprise a émis des actions préférentielles (et on verra ça dans un autre article), les détenteurs seront les prochains à récupérer leur argent. Et enfin, s’il reste de l’argent, ce qui est plutôt rare à ce stade, alors les actionnaires ordinaires peuvent ramasser les miettes.

Avantages des actions ordinaires

Ca fait beaucoup d’inconvénients à détenir des actions ordinaires vous allez me dire! Heureusement, il y a un gros avantage. Les actionnaires détiennent toute la valeur qui est créée par l’entreprise une fois que toutes les dettes ont été remboursés à tous les créanciers. Un investissement peut donc être multiplié par 10, 100, voire 1000 en quelques années comme avec Berkshire Hathaway, Google, Apple, Intel, Microsoft, Glaxo, etc.

Et comme on l’a vu plus haut, il y a aussi la possibilité de se faire verser des dividendes.

 

C’est à vous: Alors, vous êtes toujours réticents à détenir des actions ordinaires?

Crédits photo: © Dreaming Andy – Fotolia.com

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7 réponses

  1. image Julien dit :

    C’est un bon resumé de la base d’une action mais ça me laisse un peu sur ma faim 🙂

    Ici, on comprend bien la relation entre une action et son détenteur . Mais quelle est t-elle avec l’entreprise qui les émet?

    Une question que je me pose : je ne vois pas comment une forte baisse d’une action en bourse impacte une entreprise? (En dehors du fait que si elle doit se refinancer sur les marchés, ça va être plus dur! ;-))

    Exemple concret (toute ressemblance est bien sur fortuite)): je fais entrer mon réseau social en bourse et vends pour 60 milliards de $ d’actions. Qu’est ce que ça peut bien me faire que ça n’en vaille plus que 30 quelques semaines, puisque j’ai eu mon pognon?

    • image Ben de Bourse Ensemble dit :

      Salut Ju,

      Excellent question! Je vais essayer de faire une réponse assez courte si j’y arrive et écrirai peut-être un autre article à ce sujet par la suite…

      Les actionnaires élisent un comité d’administration (“board of directors” en anglais comme expliqué dans “Les droits des actionnaires, c’est quoi?“. L’objectif de ce comité d’administration est de crée de la richesse pour les actionnaires. Pour s’assurer que les intérêts du comité d’administration sont alignés avec les actionnaires, les membres du comité d’administration détiennent aussi en général des actions et des stocks options. Le comité d’administration choisit ensuite l’équipe de direction comme le PDG (équivalent du CEO et Chairman en anglais) et tous les “C-level” en anglais comme le CFO, COO, CCO, etc. Eux aussi ont des actions et stock options pour les mêmes raisons.

      Quand l’entreprise est introduite en bourse, tous ces actionnaires revendent généralement une partie de leurs actions et pas la totalité. Ils ont donc intérêt à ce que l’entreprise soit le mieux valorisée possible pour faire la plus grosse culbute possible. Ces employés continueront à recevoir d’autres actions et stock options selon des plans bien précis et généralement chaque année.

      Pour revenir à ton exemple de réseau social, imaginons qu’un employé revende 5% de ses actions. Il fera peut-être une belle culbute sur ces 5% mais il lui en reste toujours 95%. C’est pour cette raison qu’il voudra continuer à valoriser l’entreprise et à voir le cours grimper. Donc effectivement il n’est pas concerné par ce que devient le cours pour les 5% d’actions qu’il a déjà revendu… par contre il est très intéressé par le cours pour les 95% d’actions qui lui restent 😉

      Un autre aspect important est comment un actionnaire peut gagner de l’argent:
      1. En percevant des dividendes.
      2. En revendant ses actions à un moment donné en faisant une plus value.

      Ben

      • image Julien dit :

        Ah merci pour ta réponse!
        Si je comprends bien, le cours de l’action va donc intéresser finalement que ses actionnaires (qu’ils soient petits ou gros, dans l’entreprise ou pas). Est ce que l’entreprise peut être actionnaire d’elle même?

        En fait j’ai tout simplement du mal à percevoir la corrélation entre l’entreprise et ses actions une fois qu’elles sont dans la nature.

        • image Ben de Bourse Ensemble dit :

          Salut Ju,

          Exactement! Le cours de l’action peut intéresser énormément de personnes:
          – Ceux qui possèdent déjà des actions et qui ont donc une plus-value latente.
          – Ceux qui possèdent des stocks options et qui attendent patiemment la fenêtre pour les exercer à conditions que le cours soit favorable.
          – Ceux qui veulent acheter des actions.
          – Ceux qui veulent vendre des actions qu’ils possèdent déjà.
          – Ceux qui utilisent des produits dérivés comme des CFDs, des warrants, du spread betting et qui ne détiennent pas les actions en direct mais spéculent quand même sur les fluctuations à la hausse et à la baisse des cours.
          – Des entreprises qui veulent racheter l’entreprise.
          – Etc.

          L’entreprise peut racheter des actions de cette même entreprise. Quand une entreprise effectue une telle opération, l’aspect positif c’est que ça va mécaniquement monter le cours puisqu’il y a moins d’actions en circulation, donc des dividendes à partager entre un plus petit nombre. L’aspect négatif est que cette approche peut montrer un manque d’initiative à long terme de l’entreprise qui ne sait pas trop quoi faire de ses liquidités pour se développer et donc rachète plutôt ses actions. Une entreprise peut aussi acheter des actions d’une autre entreprise. Ce phénomène est ultra fréquent pour les grands groupes et holdings, ce qui crée un énorme sac de noeud et compléxifie énormément l’évaluation et la valorisation d’une entreprise qui a ses billes éparpillées un peu partout…

          N’hésite pas si tu as d’autres questions sur le même sujet, j’essaierais d’y répondre 😉

          Ben

  2. image mimou dit :

    “Les gérants de la société n’ont donc aucune obligation de nous verser de dividendes (des bénéfices qui nous sont reversés) ”
    étant débutant j’ai pas compris cette phrase.
    pourquoi devenir actionnaire si je donne de l’argent puis l’entreprise réalise un bénéfice et pays les impôts les salariés…etc. puis le responsable décide tout simplement de prendre le reste du bénéfice.
    donc l’etat protège et donne des lois qui protège les escrocs.

    • Bonjour Mimou,

      Si les bénéfices ne sont pas redistribués aux actionnaires, ils sont remis en réserve pour continuer à développer l’entreprise et augmenter ses bénéfices futurs et sa rentabilité. En aucun cas, les gérants de la société “prennent le reste du bénéfice” 😉

      Ben

      • image economy dit :

        merci bcp pour votre réponse,
        au fait, moi j’ai envie de m’investir comme étant actionnaire à long terme dans une entreprise, je cherche pas a spéculer dans la bourse (acheter et revendre des actions).
        car j’ai entassé une somme mais ça ne suffit pas de créer ma propre entreprise.

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