Fool’s Gold – Innovation, Produits dérivés, Régulateurs, Dream team (1/5)

Fool's Gold
  • Titre original: Fool’s Gold
  • Auteur: Gillian Tett
  • Kindle Edition: 352 pages
  • Editeur: Hachette Digital (14 May 2009)
  • Langue: Anglais

Note: Dans la même trempe que “Too big to fail“, voici un autre livre pour découvrir et mieux comprendre la crise financière qui continue à nous toucher et dont je veux me prémunir avec mes investissements.

Description de produit

Au milieu des années 90, dans un immense complexe hôtelier sur une plage privée en Floride, des douzaines de banquiers de J.P. Morgan se réunissaient pour ce qui allait devenir une réunion légendaire. C’était un weekend déchaîné. Mais parmi l’alcool, les boites de nuits et les combats à mains nues se cachait un objectif bien plus sérieux… examiner la possibilité de construire un business autour des concepts ultramoderne des dérivés de crédits.

Le groupe au coeur de cette révolution était constitué d’individus extrêmement loyaux les uns envers les autres, et aussi envers leur banque – pendant des années, rien de pouvait les détruire. Mais, quand finalement l’équipe s’est séparée, les innovations se sont répandues bien au-delà de leurs intentions de départ, provoquant des perversions dans le marché de l’immobilier pour se terminer dans un énorme désastre.

A moitié un thriller réel et une investigation pour exposer la réalité, ce récit virulent nous emmène dans les coulisses du monde parallèle de la finance et des produits dérivés.

Résumé (1/5)

Partie 1 – Innovation

Chapitre 1 – Le rêve des produits dérivés

Tout a commencé en juin 1994. Un groupe de jeunes banquiers de chez J.P. Morgan se retrouvaient à Boca en Floride pour discuter sur comment la banque pouvait essayer de grossir son business de produits dérivés. L’idée principale était d’utiliser les produits dérivés pour gérer le risque lié aux prêts proposés par la banque. C’est seulement de nombreuses années plus tard que l’équipe comprit réellement l’impacte de leur réunion sur les dérivés de crédit (“credit derivatives” en anglais).

Le point important à comprendre avec les produits dérivés c’est qu’ils peuvent faire deux chose: réduire le risque ou bien l’amplifier. Tout dépend de comment ils sont utilisés. C’est malheureusement le deuxième aspect qui a été utilisé à outrance et qui a provoqué la crise financière qu’on vient de connaitre.

Chapitre 2 – Danser autour des régulateurs

L’argent est l’énergie vitale de l’économie. S’il ne circule pas facilement, alors tout le système s’arrête instantanément. Les régulateurs doivent trouver un compromis entre laisser les financiers rechercher des profits et vérifier qu’ils s’assurent au passage que l’argent circule correctement.

Les trois facteurs suivant sont principalement responsables de la ruée vers les produits dérivés:

  • L’agressivité des banques dans leur marketing en expliquant à leurs clients que les produits dérivés allaient booster leurs rendements.
  • Les changements de réglementation dans le monde de la gestion d’actif.
  • La chute des taux d’intérêt.

Tout cela a été possible grâce au fait que les traders de swaps étaient fascinés par le démantèlement des instruments financiers et grâce à leur croyance en l’efficience et la supériorité des marchés libres. Et le manque de réglementation dans ce domaine leur permettait de libérer toute leur créativité pour les mener au concept de VaR (“value at risk” en anglais). Le principe était de découvrir combien la banque pouvait perdre avec une probabilité de 95% sur n’importe quel jour.

Avec un outil comme le VaR, les banques avaient maintenant l’incitation et la capacité de jouer avec les produits dérivés sans intervention des gouvernements. Le seul “hic” était le risque de “contrepartie” qui pouvait être résolu à l’aide d’une “clearing house”. Mais pour les banques, cette solution ressemblait trop à de la réglementation. Elles assuraient à qui voulait l’entendre qu’en suivant des recommandations qu’elles avaient elles-mêmes écrites, en offrant des contre-garanties contre le risque de défaut (c’est-à-dire qu’un emprunteur de rembourse pas ses traites) et du trading intelligent, tout allait bien se passer. Wall Street venait de réussir une des plus belles campagnes de lobbying du vingtième siècle.

Chapitre 3 – La dream team

De retour aux US, la dream team de J.P. Morgan menée par Hancock se lança à fond dans les produits dérivés. Ils devaient résoudre deux problèmes: produire des idées brillantes pour catapulter la finance dans un autre domaine et créer un environnement qui permettrait à son équipe d’être innovante.

Pour se protéger contre le risque de défaut, les solutions étaient de:

  • Prendre des décisions prudentes pour déterminer à qui prêter.
  • Diversifier les clients à qui prêter.
  • Se regrouper entre banques pour proposer des prêts joints.
  • Imposer des limites sur les montants à prêter par secteurs.

Une technique pour atteindre ces objectifs était de regrouper ces risques de défaut et d’essayer de les vendre à des investisseurs pour ne plus supporter le risque. Les banques pourraient ainsi proposer encore plus de prêts puisqu’elles n’auraient pas à subir les conséquences des défauts puisqu’ils seraient assumés par les investisseurs.

En août 1996, la Fed déclara que les banques pouvaient maintenant réduire leur réserves en capital si elles utilisaient des produits dérivés. Il ne restait plus qu’à produire des produits dérivés à l’échelle industrielle comme avec les CDS (“credit default swap” en anglais).

Les banquiers réalisèrent ensuite qu’ils pourraient utiliser le cash reçu par les remboursements de prêts immobiliers pour couvrir des obligations qu’ils émettraient et ainsi gagner sur les deux tableaux. Ce mécanisme est connu sous le nom de MBS (“Mortgage-Backed Securities” en anglais).

Une autre idée était de découper ces obligations en différentes tranches en fonction du niveau de risque et donc du rendement associé:

  • La tranche “junior”: haut risque et fort rendement.
  • La tranche “mezzanine”: risque moyen et rendement moyen.
  • La tranche “senior”: faible risque et faible rendement.

En cas de défaut, les pertes seraient d’abord supporté par la tranche junior, puis mezzanine et enfin senior.

Au final, les produits dérivés permettaient de changer fondamentalement la façon dont les banques définissaient le prix, géraient, échangeaient, commercialisaient, distribuaient et comptabilisaient le risque.

La suite au prochain épisode: Fool’s Gold – CDS, Folie des fusions, Innovation financière (2/5)

C’est à vous: Qui connaissait cette facette de J.P. Morgan?

Lire des commentaires en anglais de “Fool’s Gold” sur Amazon.com

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1 réponse

  1. 19/03/2015

    […] Note: La partie précédente du résumé de « Fool’s Gold » se trouve ici: Fool’s Gold – Innovation, Produits dérivés, Régulateurs, Dream team… […]

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