[Vidéo] Un film que j’adore… Too big to fail (2/2)

Too big to fail DVD

Too big to fail DVD

Note: La première partie de l’article se trouve ici: Un film que j’adore… Too big to fail (1/2)

Voilà la suite de ce super livre / film: Too big to fail! Et pourquoi pas commencer par une petite vidéo?… Je vous préviens, la vidéo est en anglais et c’est la première fois que je sous-titre une vidéo. C’est pas parfait, mais j’ai fait de mon mieux. Et je tiens à m’excuser pour le manque d’accent, je suis pas arrivé à trouver comment je pouvais les mettre avec Aegisub. Si quelqu’un sait, je suis preneur! Je vais donc vous demander d’être indulgent 😉

Au passage, je regarde tout le temps les films en version originale. En fait, j’ai commencé à lire des livres en anglais quand j’avais à peu près 15 ans et depuis l’âge de 20 ans, je préfère regarder un film ou un documentaire dans la langue d’origine. Je sais, certains d’entre vous vont penser que c’est du snobisme. Alors voici quelques explications…

Je vis dans un milieu plus anglo-saxon que français depuis plusieurs années et je peux vous dire qu’au bout d’un moment ça devient insupportable de regarder des films anglais doublés en français quand on est à l’aise en anglais! Ma femme qui est anglaise ne supportait pas au début de notre relation qu’on regarde des films anglais doublés en français. Je lui disais toujours qu’elle faisait des chichis. Je tiens à préciser qu’elle parle couramment français et qu’à l’époque mon niveau d’anglais était loin d’être celui que j’ai aujourd’hui.

Pour mieux comprendre sa situation, on a essayé (et je dis bien “essayé”) de regarder “Les Bronzés” doublé en anglais. Si vous voulez vous marrer, essayez un jour! Par contre après ce petit exercice, je n’ai plus jamais faire subir le supplice inverse à femme. Le gros avantage aussi c’est que ça ma fait considérablement progresser en anglais, surtout pour la compréhension. Au début, avec “les petites roulettes”, c’est-à-dire avec les sous-titres et puis petit à petit en les enlevant, surtout pour les films les plus faciles à comprendre jusqu’à les enlever complètement tout le temps.

Ok, je termine ma petite parenthèse, place à “Too big to fail”!

Résumé (2/2)

J’ai choisi ce passage du film car en l’espace d’un peu plus de 2 minutes, toute la crise y est résumée! A vous d’en juger…

Note: Si les sous-titres en français ne s’affichent pas automatiquement, activez les en cliquant sur l’icone comme montré ci-dessous:

Activer les sous-titres pour la vidéo

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Les deux sauvetages, celui de Bear Sterns et celui d’AIG, ont été effectués sans aucune législation. Le gouvernement américain ne peut continuer comme ça.

Paulson est totalement dépité. Tout le système financier et l’économie mondiale sont basés sur la confiance. Si les banques arrêtent de se prêter entre elles, les particuliers vont perdre toute confiance et démarrer un mouvement massif de retrait de leurs fonds. Pendant ce temps là, les marchés continuent de s’effondrer. Le système financier tient encore, mais pour encore combien de temps? Heureusement, le commun des mortels ne comprend pas bien encore l’étendue et l’amplitude de la catastrophe. 

La seule solution semble être de faire grossir ces mastodontes bancaires encore plus en les fusionnant pour les stabiliser. L’inconvénient étant qu’ils seront encore plus imposants et toujours plus difficiles à secourir. Geithner essaie de trouver des combinaisons possibles entre les banques. Mais les patrons, avec leur ego démesuré se tirent tous dans les pattes.

La solution la plus folle est de prêter de l’argent aux banques pour qu’elles le prêtent à leur tour aux particuliers. Cette solution est entièrement contre les principes américains: les républicains verraient ça comme une nationalisation des banques, les démocrates percevraient cet acte comme un sauvetage généralisé et les banques seraient totalement contre de toute façon!

Finalement, la solution choisie est que l’état américain rachète tous les actifs toxiques. Pour se faire, il faut que le Congrès accepte de libérer $700 milliards. D’après Paulson, le seul moyen de persuader le Congrès américain de débloquer ces $700 milliards est de leur foutre une trouille pas possible.

Jeudi 18 septembre 2008

Le Congré américain

Le Congré américain

Le projet présenté au Congrès s’appelle TARP pour “Troubled Asset Relief Program”, qui n’est autre qu’un joli nom pour un bailout, c’est-à-dire un plan de sauvetage financier. Le document expliquant le projet ne contient que trois pages. Le Congrès reste stupéfait par une demande aussi basique pour obtenir un chèque en blanc pour aider les banques sans que rien ne soit fait pour les contribuables qui sont en train de perdre leur maison.

Bernanke explique que la Grande Dépression a peut-être démarré à cause d’une crise sur les marchés financiers, mais l’amplitude des dégâts par la suite était due au manque de crédit. La facilité d’accès au crédit peut construire une économie moderne. Mais le manque de crédit peut tout aussi facilement détruire une économie dans sa totalité. Si le plan n’est pas accepté pendant le weekend, le risque est de ne plus avoir d’économie du tout dès lundi…

Pendant ce temps Goldman Sachs travaille pour racheter Wachovia mais Geithner est très pessimiste sur l’option où les banques fusionnent car rien n’a l’air de fonctionner. Paulson sent que tout s’effondre et qu’il n’y a plus de solution à part celle où le Congrès accepte de débloquer les $700 milliards.

Lundi 22 septembre 2008

Buffett décide d’investir $5 milliard dans Goldman Sachs. L’acceptation du Congrès tourne à la guerre politique entre républicains et démocrates. Paulson se retrouve à supplier les deux parties d’accepter TARP. Les votes de la Chambre des Représentants ont lieu et le projet TARP est rejeté à une dizaine de voix près.

Paulson et son équipe doivent travailler de nouveau sur le projet et surtout clarifier à quoi va servir l’argent.

Mercredi 24 septembre 2008

L’argent du plan de sauvetage ne peut pas servir à racheter les actifs toxiques car ça risque de prendre au moins deux mois, et c’est beaucoup trop lent. Finalement la solution la plus folle envisagée au début de prêter de l’argent au banque pour qu’elles le prêtent à leur tour est l’unique alternative restante. La Chambre des Représentants approuve la motion pour la deuxième version de TARP.

Lundi 13 octobre 2008

Le Trésor nationalise une partie des banques

Le Trésor nationalise une partie des banques

Les marchés continuent de s’effondrer. Paulson appelle Buffett au milieu de la nuit pour lui demander comment faire pour qu’une banque en bonne santé accepte une injection de capital. Au matin, Paulson convoque les patrons des 9 plus grosses banques. Grace à TARP, le Trésor va acheter des actions préférentielles (sans droit de vote) temporairement dans chacune des banques représentées à hauteur de $125 milliards au total:

  • BoA: $15 milliards
  • Bank of New York Mellon: $3 milliards
  • Citigroup: $25 milliards
  • Goldman Sachs: $10 milliards
  • JP Morgan Chase: $25 milliards
  • Merrill Lynch: $10 milliards
  • Morgan Stanley: $10 milliards
  • State Street: $2 milliards
  • Wells Fargo: $25 milliards

Les patrons protestent et s’inquiètent pour leurs bonus. Bernanke explique que s’ils n’acceptent pas, ils n’auront bientôt plus d’entreprises à diriger de toute façon, donc plus de salaire ni de bonus.

Au final, ces patrons avec leurs actions et leurs banques ont effondré l’économie mondiale, mais Paulson n’ose pas leur demander la moindre contrepartie pour l’argent injecté de peur qu’ils refusent l’offre!

Les patrons et leurs comités d’administration acceptent. Paulson et son équipe peuvent enfin célébrer. Tous essaient de se persuader et espèrent avec un énorme doute que les banques vont prêter l’argent qui leur est prêté…

Paulson doute que les banques prêtent

Paulson doute que les banques prêtent

Conclusion

  • Suite au passage de TARP, les banques ont prêté moins d’argent et les marchés ont continué à s’effondrer.
  • Le chômage a grimpé à plus de 10% et des millions de familles ont perdu leurs maisons suite à des saisies.
  • En 2009, les marchés paniqués se sont stabilisés et la descente vers une dépression mondiale a été évitée.
  • Les plus grosses banques ont remboursé leur argent de TARP.
  • En 2010, les rémunérations à Wall Street ont grimpé pour atteindre un record de $135 milliards.
  • Dix banques détiennent maintenant 77% de tous les actifs bancaires aux US.
  • Elles ont été déclarées trop grosses pour échouer…

Critique

Le film montre beaucoup plus le malaise et le malêtre de Paulson comparé au film et il me semble difficile, même maintenant avec du recul de vraiment comprendre la position de Paulson et de son équipe. Étaient-ils vraiment dépassés par les événements ou bien avaient-ils des positions délibérées pour ne pas aller contre leurs principes, leurs précédents abus quand ils étaient presque tous chez Goldman Sachs? Je ne suis pas sûr. Paulson devait être dans une situation bien délicate de montrer du doigt les patrons des grandes banques américaines pour leurs abus et les contraindre dès le départ à prendre des mesures draconiennes, alors que lui-même avait énormément participé à tous ces abus!

Pour

  • Une excellent vue d’ensemble de la crise financière, de ses causes et de ses conséquence.
  • Les acteurs jouent très bien et ont vraiment su retranscrire l’arrogance, l’avidité et l’égo démesuré des patrons des plus grandes banques américaines.
  • Le film reste très abordable même pour les débutants je pense car peu de jargon est employé.

Contre

  • Je dois être complètement biaisé, mais je n’en vois pas! Certains pourraient dire que le film et le livres décrivent une vision simpliste de la situation… mais je pense que le fond du problème est aussi simple que ça malheureusement. Toute la crise a été créée à cause des émotions mentionnées plus haut (arrogance, avidité et égo) et aucun contrôles rationnels n’ont été mis en place car les émotions avaient le dessus sur la raison…

C’est à vous: Que pensez-vous de l’extrait vidéo? Est-ce que c’est quelque chose que vous aimeriez que je fasse plus souvent?

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2 réponses

  1. Excellent Boulot Ben ! Revenir de temps en temps en arrière pour ne pas oublier les erreurs passées, ils le font à Wall Street et à la City ?
    Les 2 minutes du film sous titré sont excellentes.

    • image Ben de Bourse Ensemble dit :

      Salut Vincent,

      Merci pour le compliment!
      Ce passage d’un peu plus de 2 minutes est vraiment excellent et résume très bien toute la situation. Vu comme ça, la situation ne parait pas si complexe au final.

      Et pour répondre à ta question, je ne crois pas que Wall Street et la City considèrent toute cette histoire comme une erreur, donc certainement pas besoin de faire une auto-analyse. Comme Paulson l’explique dans sa dernière réplique dans l’extrait: “Tout le monde gagnait trop d’argent”. Avec cette hypothèse, c’est évident que des scénarios très similaires vont se reproduire, encore plus extrêmes, plus forts et plus rapides. La question est de savoir quand…

      Ben

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